Le Compte Personnel de Formation dopé par la crise sanitaire

Le Compte Personnel de Formation dopé par la crise sanitaire

 

Le coronavirus et ses conséquences ont suscité chez les Français un regain d’intérêt pour la formation. Le recours à la formation n’a jamais cessé d’augmenter depuis la fin du mois d’avril 2020. Cela s’est confirmé à la rentrée de septembre avec plus de 36.000 inscriptions à des formations validées chaque semaine, soit le double de la période pré-premier confinement.

Des centaines de milliers de personnes se tournent vers la formation

Remise en question, introspection, chômage partiel, fermetures d’établissements… des centaines de milliers de personnes se sont tournées vers leur compte personnel de formation (CPF) pour changer de voie professionnelle. Selon le journal Le Figaro, le ministère du Travail a enregistré plus de 36.000 validations d’inscription à une formation par le biais du CPF chaque semaine depuis début septembre.

Un dispositif renforcé

Cet attrait a notamment été accentué par le récent renforcement du dispositif. Depuis le 1er septembre 2020, les employeurs peuvent en effet nourrir le compte CPF de leurs salariés. Tout comme Pôle emploi qui peut également le faire pour aider les chômeurs n’ayant pas assez de crédits pour financer leur formation.

Flash-back

À la mi-mars dernier, l’accès à la formation avait été drastiquement freiné à cause de la fermeture de formation. En effet, lors des quatre premières semaines du 1er confinement, moins de 7000 dossiers hebdomadaires de CPF avaient été validés. L’exécutif avait alors vivement incité les Français placés en chômage partiel à profiter de ce temps d’inactivité pour se former. Une communication qui semble avoir été vraiment efficace !

Le ministère du Travail a également décidé de reporter de six mois l’échéance du transfert des DIF (droits individuels à la formation) vers le CPF. Cette possibilité de transfert arrivait à son terme le 31 décembre, elle est reportée au 30 juin 2021.

Une application, des crédits en euros plutôt qu’en heures et une « transition collective »

Une autre raison peut expliquer cet élan vers la formation : des crédits CPF en euros plutôt qu’en heures. Une manière de rendre ce dispositif plus concret et plus parlant.

Dorénavant, un salarié à temps plein voit son CPF fructifier de 500 euros chaque année par la Caisse des dépôts et de 800 euros s’il est peu qualifié. Ce dispositif permet de toucher des personnes qui ne se tournent pas naturellement vers la formation. Pour démocratiser cet accès à la formation, l’application « Mon compte formation » a été créée fin novembre 2019, non sans succès puisqu’elle a déjà été téléchargée 1,7 million de fois.

Pour continuer sur sa lancée, la rue de Grenelle veut faire évoluer le CPF de transition professionnelle qui s’appellera bientôt la « transition collective ». Celle-ci s’adresse à des salariés dont les emplois sont menacés et qui souhaitent se former à un métier porteur localement, peu importe la branche. Jusqu’à maintenant, les salariés pouvaient se diriger vers des formations pour changer de métiers mais en restant dans la même branche, ce qui était limitant.

Appel à « manifestation d’intérêt »

Le ministère du Travail a lancé samedi 28 novembre un appel à « manifestation d’intérêt » pour identifier les territoires souhaitant tester ce dispositif. L’une ou l’ensemble des parties prenantes du projet (collectivités, entreprises, organismes de formation…) devaient remplir un dossier en renseignant les problématiques rencontrées et les solutions envisagées avant le 21 décembre.

Des dispositifs qui devraient inciter encore plus de Français à se tourner vers la formation professionnelle.

Article sur Digiforma de Maud Laurent

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